Certaines rues de Saint Apollinaire portent un nom issu de l’histoire du village. En voici quelques exemples :

Rue de la Glacière
« Dans les années 1950 il y avait un étang situé le long des champs ou il ya Bourgogne électronique et devant le champ de tir devenu monument du mur des Fusillés.
Cet étang était le rendez vous des dijonnais qui venaient le dimanche faire de la barque et se restaurer à la guinguette ce quartier s’appelait la glacière.
Avant l’arrivée de l’électricité il y avait à cet endroit une glacière du type du clos ST François qui devait approvisionner les commerces environnants. »
Sources : Témoignage de Mr RAGNI Daniel membre du CEHM
Rue de l’Ersotte
Il s’agit du diminutif de « herse », outil en bois, apparu dès le neuvième siècle, dans lequel sont fichées de longues pointes métalliques. Cet outil est idéal pour parfaire le labour par émottage et désherbage. Cet instrument nouveau a pu inspirer par sa fonction la toponymie de cette rue.
Sources : Saint Apollinaire, des Vignes délaissées au Clos Nouveau


Rue Gauthier
Deux explications
1) « Un Gautier » désignait un paysan
2) En 1417, Gauthier Le Sauthenet, ayant besoin d’argent, vend à Étienne BERBISEY sa maison de Sully, 2 « journaux » de terre en Moirey, 2 en Laiez et 5 « quartiers » en Basse Terre . Le tout pour 20 Francs.
Source :Les Bigarrures de Saint Apollinaire (Édition actualisée 2010)
Rue des Longènes
On peut associer à ce terme la notion de longueur, tant le chemin était long, pour se rendre du centre du village à ce quartier excentré, aujourd’hui désigné sous le vocable de « petite corse ».
Toutefois, il faut également considérer que le nom de « Longènes » est très ancien. En effet, le ban des vendanges était proclamé sous le poirier qui se trouvait sur le chemin du même nom. En effet à la date autorisée, un acte administratif levait le ban des vendanges pour autoriser à commencer la cueillette du raisin.
Sources : « les Bigarrures de Saint Apollinaire, édition 2010 »


Rue et Impasse « Fontaine Soyer »
Conformément à une déchristianisation engendrant une volonté d’occulter tout nom de saint dans les toponymes, Fontaine Soyer devient en 1793 le nom officiel de la commune jusqu’en 1802.
Il faut reconnaître que l’eau et de surcroît la fontaine (« source miraculeuse ») jouent un rôle important dans l’histoire du village.
Deux explications au vocable Soyer
– Fontaine Soyer, nom d’un ancien propriétaire.
– Soyer (« soiller »), variante graphique du mot « soue », signifiant mare ou lieu boueux où viennent se vautrer les sangliers.
Sources : Saint Apollinaire, des vignes délaissées au clos nouveau et Notice historique sur l’église et le village de Saint Apollinaire (F Lacoste Ed 1896)
Rue des Chenevières
Une chènevière est un champ de chanvre, un terrain semé de chènevis (la graine du chanvre). Du chanvre, on tire la filasse qui sert à fabriquer du tissu. De nombreux synonymes régionaux ou locaux existent pour désigner une chènevière. En Provence, par exemple, elle est appelée canebière. (Source : Wikipédia)
La chènevière était une terre profonde, copieusement fumée, proche des maisons, pour permettre la surveillance des graines de chènevis, très prisée des oiseaux.
Source : « Des vignes délaissées au clos nouveau »


Allée Raymond Adolphe Séré de Rivière (1815-1895)
Le nom de cette allée est dédié au général du génie qui a conçu un système de défense dont fait partie une redoute. Celle de Saint Apollinaire en est un exemple.
Après la défaite française lors de la guerre franco-prussienne de 1870, le général est chargé de repenser la défense des frontières Françaises. Il conçoit alors un système innovant de fortifications pour protéger le pays des invasions ennemies. C’est le nouveau Vauban. Entre 1874 et 1885 plus de 300 ouvrages fortifiés sont construits et régulièrement modernisés. Ce système jouera un rôle essentiel dans la défense de la France durant les deux conflits mondiaux. Source : Séré de Rivières : Visionnaire des fortifications françaises (fortiffsere.fr)
Rue au Maire
Suivant la tradition, cette petite rue dans le langage populaire s’appelait la rue aux mères car les mères de famille y promenaient leurs enfants… Cette rue pris alors le nom de rue au maire par on ne sait quel tour de passe-passe.
(source : Les Bigarrures de Saint Apollinaire. Réédition 2010 actualisée)


Rue ou Chemin de la Noirette
Les noyers étaient très présents dans les lieux viticoles. Ce chemin était planté de noyers que l’on nommait noirettes car cela donnait une atmosphère sombre. Aujourd’hui, on y trouve la vigne du Clos Epleumien.
Rue de Moirey
La forme phonétique qui désigne un « rocher proéminent » ne semble pas adaptée au lieu-dit « En Moirey » de Saint Apollinaire. Il faut plutôt y voir un simple talus en bordure d’une large dépression… On pourrait également penser que l’eau du lavoir pouvait donner au paysage un aspect « moiré »


Rue du Paquier d’Aupré
Elle est perpendiculaire à la rue du Général de Gaulle. Bien que située sur cette dernière, l’école du Paquier d’Aupré porte aussi ce nom.
Dans la plaine de la Saône, on note une forte concentration de l’appellation Pâquier.
Cela désigne des lieux destinés aux pacages des animaux. (Du latin pascere : paître)
D’Aupré signifie de haut pré : le pré situé le plus haut.
Rue d’Orléans
Pourquoi ce nom ?
Faut-il y voir un hommage à Jeanne d’Arc ?
Cependant, en 1632, un détachement de l’armée du Duc d’Orléans, rejoignant en Languedoc celle du Duc de Montmorency, logea à Saint Apollinaire.


Rue de la vigne aux chiens
Cette dénomination reflète un jugement de valeur défavorable. En effet, les expressions péjoratives qui impliquent le chien sont nombreuses dans la langue courante : « un temps de chien, un caractère de chien… ». On peut très bien imaginer une vigne de très basse qualité, juste « bonne à donner aux chiens ».
Dans la région dijonnaise, « le tue-chien » désignait le repas de fin de moisson. Le chien, censé représenter une mauvaise viande, on peut donc supposer que la vigne locale était de cette même qualité…
Rue du pressoir
Après la guerre, certains vignerons épleumiens ont fait l’achat commun d’un pressoir que leurs descendants ont légué à la commune en juin 1986 en vue de son installation dans le quartier de La Fleuriée.
Dans un premier temps, ce pressoir trouva sa place dans la cour de la mairie, puis au carrefour de la route de Gray / rue des Longènes avant son transfert sur le « Clos Épleumien ».


Rue du clairon Sellier
Le 7 novembre 1918 à 20h30, les phares de 4 voitures qui arrivent des lignes allemandes éclairent le crépuscule. Chaque véhicule arbore un drapeau blanc et une trompette sonne sans arrêt les notes du cessez le feu germanique. La 3ème compagnie du 171ème RI de Belfort est aux avants postes. Son capitaine arrête les autos et informe les plénipotentiaires venus demander l’armistice, qu’il doit les faire conduire à son général.
Il désigne le caporal Pierre SELLIER, clairon de la compagnie, pour les escorter, en sonnant le cessez le feu national. C’est la 1ère fois depuis 52 mois que cette sonnerie retentit.
Pierre SELLIER avait traversé toute la guerre et était titulaire de plusieurs décorations. Cet événement le rendra célèbre dans le monde entier et il fut par la suite invité à de nombreuses manifestations. Il fut mobilisé à nouveau en 1940, mais ne fut pas prisonnier. Il s’engagea activement dans les maquis de Franche-Comté. Il décéda en 1949.