Une drôle de tour à Saint Apollinaire en 1840
Saint Apollinaire étant sur un point haut vers l’est de Dijon, il fut construit une tour Chappe en 1840. A l’époque où il fallait trois jours à un messager à dos de cheval pour transmettre une missive militaire, Claude Chappe inventa le télégraphe ou sémaphore. Il servait alors à transmettre des informations de nos côtes ou de nos frontières vers Paris (et inversement) en quelques minutes.


La tour était de forme carrée orientée sur l’axe Dijon /Arc sur Tille. Elle se situait à l’entrée du village, proche de l’actuel château d’eau, au bord de la rue des longènes qui devait se prolonger vers la rue de la glacière, là où passe aujourd’hui la Voie Georges Pompidou. Elle ne fut utilisée que jusqu’en 1852.
Photo: Tour de Chappe de Marcy (69480) telle que reconstituée à l’identique.
Le télégraphe aérien
Le principe était de placer en hauteur (sur une butte, sur un bâtiment de grande taille) le sémaphore : un mât muni d’un régulateur pivotant et de deux indicateurs articulés. Le bâtiment était de forme ronde ou carrée ou même pyramidale. Le sémaphore pouvait être également implanté sur un bâtiment, comme la tour Philippe Le Bon à Dijon ou sur une église (Arc sur Tille) où il remplaçait alors le clocher. La première ligne fut Paris-Lille en 1792, il fallut 13 minutes aux messages pour parcourir 193 kilomètres en passant par 15 stations différentes.
Claude Chappe invente le télégraphe aérien
C’est Claude Chappe, né en 1763 et mort en 1805 qui a eu l’idée du télégraphe. Ce fut son frère aîné Ignace Chappe, qui en fut l’administrateur. Le père remplissait alors un emploi supérieur dans l’administration des domaines. Après plusieurs tentatives entre 1791 et 1793, ils présentent leur invention à l’assemblée nationale. Ce ne fut que le 4 avril 1793 qu’ils furent autorisés à faire construire trois postes d’essai.
La tour Chappe : Le mécanisme et ses dimensions

Le signal est un mât muni d’un régulateur pivotant et de deux indicateurs articulés. A l’étage, une salle de travail où le stationnaire observait les tours voisines et actionnait le système de manœuvre du signal. En dessous, un local de repos, où le stationnaire pouvait descendre se reposer entre un quart d’heure après le coucher du soleil et un quart d’heure avant le lever du soleil. Deux stationnaires étaient affectés à une tour; ils se relayaient chaque jour à midi.
En partie extérieure, se dresse un mât de 7m50 de couleur bleu-ciel intégrant une échelle pour permettre d’accéder aux éléments mobiles et réaliser leur entretien. En haut du mât, un bras principal de couleur noire nommé régulateur, de 4m60 de long sur 35 cm de large est articulé en son milieu. Au bout de celui-ci il y a deux ailes noires nommées indicateurs, de 2 m sur 30 cm. Pour chaque indicateur, les contrepoids gris sont nommés fourchettes. Le système de manœuvre au pied du mat en salle de travail, se nomme manipulateur, reproduisant à l’identique les positions du signal. C’est un système de transmission par câbles et poulies de renvoi qui permet de changer les positions. Les régulateurs et indicateurs sont munis de persiennes fixes pour réduire la prise au vent. Le mât et les structures du régulateur et des indicateurs sont en chêne, les persiennes en bois de pin, les poulies en orme, les poignées en frêne, les mécanismes sont en fer, bronze et laiton.
